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Ven 17 Nov - 15:22
Quand on donne sa langue au chat
Beccah n'avait pas encore été mise au courant de la situation au camp militaire. Elle, elle avait gardé le silence, comme on le lui avait obligé par marchandage, et elle était certaine que son mari aussi, taisant toute la vérité quant à la mémoire de sa mère. Il fallait dire qu'il ne voulait pas que tout lui retombe dessus, alors il était plus que prudent sur ce qui pouvait bien se tramer dans son dos. Il avait caché les dossiers, et désormais, même Beccah ne savait pas où, pour lui éviter des ennuis au cas-où son beau-père n'aie subitement envie de s'en prendre à elle. Même si de son côté elle n'éprouvait pas de sentiments amoureux à son égard, lui, en avait eu, et ils se respectaient assez pour ne pas se marcher dans les pattes et risquer la vie l'un de l'autre. Malheureusement, il arrivait pour la jeune rousse de ne pas avoir envie de le voir, et dans ces cas-là, elle en arrivait à le détester autant que sa sœur le faisait. Non, elle n'ignorait pas ce sentiment, elle l'avait bien compris le jour où elle avait annoncé son mariage. Leur complicité leur permettait de rapidement percer à jour l'une ou l'autre, une raison pour laquelle il arrivait à l'aînée de s'éloigner de sa sœur quand elle avait envie de craquer sur un tel sujet. D'ailleurs, cela faisait quelques jours qu'elle ne s'étaient pas vu. Peu, mais cela suffisait à la jeune femme d'avoir ce sentiment de manque, et de se sentir coupable de ne pas prendre de nouvelles. Ainsi, quand elle aurait terminé son travail, elle irait sûrement lui rendre visite, puis passer faire un coucou à son père, lui offrant sûrement un peu de ses rations de nourriture en gage d'amour. Du moment que sa famille ne manquait de rien, c'était parfait. « Je vais travailler, mon ange. » Beccah pesta et éloigna d'un vif geste son mari qui avait bien envie de renouer les liens entre eux, ce qui l'empêcha de venir poser maladroitement ses lèvres sur sa joue. Elle n'avait pas décidé de dormir avec lui parce qu'elle avait envie de quoi que ce soit, bien au contraire, c'était seulement pour ne pas attraper froid dans la nuit et réduire la consommation d'aliments chauds, ou d'autres outils censés réchauffer l'atmosphère. Elle attendit donc qu'il quitte la maison pour se rendormir, réveillée à peine une heure après par un tambourinement à la porte. Grognant, la jeune femme enfouit sa tête sous son oreiller en pensant que c'était Kenett qui était revenu, mais l'insistance des coups lui fit bien comprendre qu'il lui faudrait se lever. Alors, elle se retourna et ouvrit un œil, sursautant quand elle entendit la porte s'ouvrir à la volée. Son cœur s'accéléra, de peur que ce ne soit les autorités qui viennent l'arrêter, mais non, la voix de sa sœur résonna, la rassurant. Elle poussa donc un long soupir de soulagement et quitta les couvertures pour enfiler la première combinaison qui lui passait sous la maison, et hurla à son tour. « Dans le pieu ! J'arrive. » Elle passa une main dans ses cheveux pour les attacher en une queue de cheval haute et descendit les escaliers quatre à quatre, poussant un bâillement. Elle aurait dû se réveiller quelques minutes plus tard pour aller travailler, de toute façon. En arrivant en bas, elle ferma la porte d'entrée et observa sa sœur, sourcils froncés. Elle était inquiète, pourquoi venait-elle lui rendre visite à une heure pareille ? Et comment pouvait-elle être aussi en forme. Mais il y avait autre chose sur son visage, comme un nuage de doute. Beccah l'invita au salon d'un pas lent, commençant la conversation. « Bon, qu'est-ce qu'il y a ? Tu pouvais pas attendre ce soir ? Tu vas être en retard au travail et moi aussi. T'as de la chance que Ken soit parti plus tôt, il t'aurait hurlé dessus pour l'avoir réveillé aussi brusquement. » Certes, cela ne la dérangeait pas d'arriver en retard, mais elle était certaine que sa sœur, aussi acharnée de travail que leur père, ne s'en remettrait pas.
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Sam 18 Nov - 11:40
Quand on donne sa langue au chat
Beccah ne dit rien, mais elle n'en pensait pas moins. Oui, ces loups mérités d'être traqués, mais elle ne comprenait pas pourquoi sa sœur mettait ainsi autant sa vie en danger. Elle ne comprenait pas non plus comment sa sœur faisait pour travailler autant. Elle, elle avait toujours fait le minimum de ce qu'on lui demandait, parce qu'elle détestait devoir mettre la main à la pâte. Plonger ses ongles dans un évier de cuisine était déjà assez dégoûtant, alors devoir tuer des loups et être en contact permanent avec eux, c'était hors de question. L'avantage à ce que sa sœur soit là avec la volonté de prendre une matinée de repos, était qu'elles allaient pouvoir papoter sans la présence de Kenett, et Beccah aurait une bonne raison d'arriver en retard au travail. Soupirant, elle s'installa, laissant sa sœur faire de même. Ici, elle était comme chez elle, et elle la laissait profiter du confort auquel elle avait le droit. Peut-être pourrait-elle négocier pour obtenir un canapé à offrir à Luca, en récompense de son travail acharné pour que la société se sente en sécurité. Elle se promit d'en parler plus tard à son mari, et se concentra sur Luc', qui était visiblement déjà trop pleine d'énergie. Dès que les premiers mots franchirent ses lèvres, Beccah blêmit, avant de se lever et de gagner la cuisine, continuant d'écouter. Elle commença à préparer du café, dos à la rouquine, tentant de garder un masque d'impassibilité, mais c'était dur. Elle aurait pu tout supporter, mais ça, c'était le pire. Elle pouvait bien faire croire qu'elle avait pâli parce qu'elle tenait à sa mère et que croire ça était affreux pour elle, mais la vérité était toute autre. Elle coupa deux tranches de pain ensuite et prit les tasses pleines de café pour venir les poser sur la table en face du canapé. Elle s'installa ensuite à côté de sa sœur, son cerveau réfléchissant à toute vitesse. « J'en sais rien, Luca. Et ça n'a plus d'importance aujourd'hui. » Elle ne pouvait pas dire un plus gros mensonge que celui-ci. Mais voir sa sœur étriper son beau-père était bien la dernière de ses volontés. Elles n'étaient pas encore en sécurité, pas tout à fait. Prenant une gorgée de café, elle soupire en voyant sa sœur ne pas la lâcher une seconde de ses grands yeux bleus. Elle était le parfait souvenir d'une mère qui n'était plus là. Triste pensée. Elle ne dit toujours rien, mettant un morceau de sa tranche de pain dans sa bouche pour le mastiquer, haussant les épaules, histoire d'avoir encore un peu de temps pour réfléchir. « Je sais que tu n'aimais pas maman autant que moi mais ce n'est pas une raison pour croire un pauvre crétin. C'est sûrement quelqu'un qui détestait maman et qui a envie de s'amuser un peu. » Elle lance un sourire gêné et pose une main sur l'épaule de sa sœur d'un geste tendre, comme toujours. « J'en parlerais avec Ken, et s'il faut je viendrais voir votre chef pour en discuter. Qui a bien pu te dire ça ? Il faut que tu me le dises, il est sûrement ma seule chance de trouver. » Elle ne savait pas ce qu'elle ferait quand elle l'aurait en face d'elle, mais elle était certaine de pouvoir le manipuler assez pour qu'il ne s'en prenne plus à la mémoire de leur mère. Elle continue de manger et de boire un peu, soupirant, fatiguée des événements qu'elle cachait depuis des années. « De toute façon c'est mon boulot, hein ? » ajoute-t-elle en riant, espérant détendre un peu l'atmosphère.
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Sam 25 Nov - 16:02
Quand on donne sa langue au chat
Beccah pinça les lèvres, baissa les yeux un instant sur son café. Elle savait qu'elle aurait mieux fait de se taire, de ne pas dire que ce n'était qu'une histoire de travail. Derrière, l'enjeu était beaucoup plus important que ça et elle le savait. Elle ne voulait pas vexer sa sœur, et pourtant, en la voyant se relever ainsi, elle en avait bien l'impression. Il leur arrivait de ne pas être d'accord sur beaucoup de sujets, mais d'habitude, l'aînée ne relevait pas. Elle se moquait bien de tous ces petits détails pouvant les différencier. C'était même mieux pour elles deux, mais ce matin, c'était bien plus compliqué qu'une embrouille habituelle. Elle continua alors à prendre mon petit déjeuner, silencieuse. Même si elle fulminait à l'idée que ce soit remonté à l'oreille de quelqu'un, elle ne le montrait pas. Elle n'avait pas le droit. Heureusement que Kenett n'avait pas été là pour entendre tout ça. Elle grimaça à la nouvelle remarque de sa sœur et poussa un soupir discret mais exaspéré. « Tu veux que je t'en donne un peu ? J'en ai d'avance. » propose-t-elle finalement pour détendre l'atmosphère, soucieuse d'offrir un peu plus de confort à sa sœur. Finalement, celle-ci revient et pose une autre question, qui fait lever un sourcil à Beccah. Elle savait que sa sœur essayait de comprendre son silence, elle voyait cette pointe de curiosité dans ses yeux, et surtout, ce changement de sujet n'était pas banal. La rousse avala alors le reste de sa tasse et engloutit nerveusement le pain dans sa bouche à la recherche d'un mensonge pour noyer le poisson. Finalement, elle trouva une pointe de vérité à dévoiler et laissa ses épaules s'affaisser, observant la maison autour d'elles. « Je t'avoue que je m'ennuie un peu dans ma petite vie tranquille. » Elle lâche un petit sourire amusé, apprécie un instant le silence de la bâtisse. Elle mettait beaucoup moins les pieds dehors que sa sœur, à cause de la poussière qui régnait à l'extérieur, menaçant de salir sa chevelure qu'elle s'embêtait à garder propre malgré les conditions déplorables du monde sur lequel ils vivaient. Plantant finalement son regard dans celui de sa sœur, elle commença à taper nerveusement ses ongles contre le verre de la tasse. « Je sais ce que tu as envie de me faire dire, que Kenett est un crétin et tu n'as pas tort. » Elle hausse les épaules, rigole un coup avant de poser un peu plus son dos contre le dossier de l'assise. « Il me réclame un bébé... » Elle prononce ce mot sur le ton du dégoût. « Mais je sais qu'il n'a pas besoin de moi pour les faire. Remarque, ça m'arrange, comme ça j'ai un peu la paix. » Et encore, il lui arrivait de la réveiller en pleine nuit quand il rentrait, ayant consommé sûrement un peu trop de vin. Alors, elle l'ignorait, ou changeait de chambre en s'enfermant dans la seconde de l'étage. L'amour rendait con, l'amour n'était qu'une futilité qu'elle ne comprenait pas, d'ailleurs, et c'était loin d'être un secret. « Bon, et toi alors, côté amour tout ça ? Je t'en prie dis-moi que tu as une vie plus mouvementée que la mienne ! Et papa, ça va lui ? » Elle fait semblant de se lamenter, mais pose ses coudes sur la table pour poser son visage dans le creux de ses mains et observer longuement sa sœur, curieuse de savoir ce qu'elle avait à dire, priant pour qu'elle ne revienne pas sur un sujet la concernant ensuite.